Résolution sur l’encouragement à la formation professionnelle des jeunes
L’Assemblée parlementaire de la Francophonie, réunie à Ottawa (Canada) du 4 au 8 juillet 2014, sur proposition de la Commission de l’éducation, de la communication et des affaires culturelles,
PRÉOCCUPÉE par les défis posés par l’employabilité des jeunes et notamment le taux de chômage élevé qui en découle au sein de l’espace francophone en général et sur le continent africain en particulier ;
SOULIGNANT que la création d’emploi ne peut résoudre les problèmes liés au taux de chômage des jeunes qu’à la condition que ces derniers possèdent les compétences nécessaires pour exercer leur métier ;
RAPPELANT que le troisième objectif de l’Éducation pour tous (EPT) consiste à promouvoir l’apprentissage et la formation professionnelle des jeunes et des adultes ;
PRÉCISANT que le Rapport mondial de suivi sur l’EPT 2012 comprend dans la notion d’éducation l’acquisition dans le cadre de la scolarité de base des compétences fondamentales mais également l’acquisition, dès le second cycle du secondaire, de compétences transférables et de compétences professionnelles donnant aux jeunes la possibilité de trouver un emploi décent, de gagner leur vie et de s’intégrer aux sociétés auxquelles ils appartiennent ;
ETANT ENTENDU que le développement des compétences transférables et professionnelles ne remplace pas les efforts visant à garantir, dans l’espace francophone, l’accès universel à l’enseignement primaire, à supprimer les obstacles bloquant l’entrée dans l’enseignement secondaire et à soutenir les programmes de la deuxième chance ;
CONSTATANT que les pays qui permettent aux jeunes de développer des compétences transférables et professionnelles en complément d’une scolarité de qualité connaissent un taux de chômage des jeunes plus faible que la moyenne au sein de l’espace francophone ;
RELEVANT que parmi les pays les plus développés, le seul accès à l’éducation supérieure ne permet plus de garantir le plein emploi des jeunes ;
RECONNAISSANT l’importance de conjuguer les efforts du secteur privé tant formel qu’informel et du secteur public dans le développement d’offres de formations professionnelles en adéquation avec les besoins du marché du travail ;
PRENANT ACTE du fait que les pays de l’espace francophone connaissent tous un système de formation professionnelle institutionnalisé ou sont en passe d’en développer un ;
L’Assemblée parlementaire de la Francophonie :
ENCOURAGE les États et les parlements de l’espace francophone ainsi que l’Organisation internationale de la Francophonie et la CONFEMEN à favoriser, sur le plan international, l’échange d’information portant sur la formation professionnelle en général et la formation duale en particulier ;
APPELLE les parlements à encourager les agences étatiques et les entreprises du secteur privé formel et informel à investir davantage de ressources dans la formation professionnelle et continue des jeunes ;
DEMANDE aux États et gouvernements de l’espace francophone de conclure des accords de coopération avec les organisations professionnelles en place dans le but d’offrir aux jeunes des possibilités de se former en situation réelle de travail ;
RECOMMANDE aux États et gouvernements de l’espace francophone de définir, en partenariat avec les organisations professionnelles, des objectifs à atteindre en termes de développement des compétences transférables et professionnelles ;
INVITE les États et gouvernements de l’espace francophone à mettre en place ou à maintenir des programmes d’enseignement des connaissances fondamentales en parallèle au programme de formation des jeunes en situation réelle de travail ;
INCITE les États et gouvernements francophones à soutenir la formation des enseignants en vue de dispenser un enseignement de qualité dans le cadre de la formation professionnelle ;
EXHORTE les États et gouvernements, ainsi que les Parlements de l’espace francophone à légiférer en matière d’encadrement et de protection des personnes en formation afin d’éviter l’exploitation de ces dernières.