Participation de l'APF à la 146e Assemblée plénière de l'UIP
Le 11 mars dernier, un atelier portant sur l’appel du Sahel : atténuer l’impact de la menace sécuritaire en renforçant la résilience au Sahel, s’est tenu à Manama (Bahreïn) lors de la 146e réunion de l’Union interparlementaire.
Cette réunion d’une demi-journée avait pour objectif de répondre à quelques-unes de ces questions : le rôle des parlements et des parlementaires pour améliorer la situation sécuritaire au Sahel ? Comment les parlements peuvent-ils mettre à profit leurs fonctions budgétaire, législative et de contrôle pour renforcer l’appareil sécuritaire dans leurs pays respectifs ? Quelles mesures la communauté́ internationale peut-elle prendre pour renforcer les États des pays du Sahel en prenant soin d’éviter les erreurs du passé́ ? Comment les États peuvent-ils mieux gérer les déplacements forcés et les réfugiés dans la région ?
En dépit de l’action menée à l’échelle mondiale pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme violent, la région du Sahel continue de faire face à une détérioration de la situation qui a atteint une ampleur sans précèdent ces dernières années. Cette dégradation menace non seulement les populations du Sahel, mais également le statut d’État des pays de la région. Par ailleurs, le Sahel est devenu une zone de repli et de redéploiement pour les réseaux de groupes terroristes et la criminalité́ organisée. Conjuguée aux autres problèmes sociaux, politiques, économiques, environnementaux et idéologiques, cette situation empêche la région et les pays voisins d’instaurer la paix et la sécurité.
À l’issue du premier Sommet parlementaire mondial sur la lutte contre le terrorisme (septembre 2021, Vienne, Autriche), une déclaration conjointe – L’Appel du Sahel – a été publiée et un Plan d’action élaboré. Le plan prévoit une série de cinq réunions pour discuter des différents défis auxquels se heurte le Sahel afin d’examiner les cinq principaux domaines nécessitant un appui en vue d’élaborer une stratégie antiterroriste efficace et durable.
Ces cinq domaines clés sont les suivants : l’environnement (débattu lors de la 145e Assemblée de l’UIP), les populations locales (débattu en Algérie), la sécurité́, l’éducation et le développement.
L’objectif de ces réunions est de formuler des recommandations propres à chaque domaine, qui seront présentées lors du deuxième Sommet parlementaire mondial sur la lutte contre le terrorisme en 2023.
Plusieurs intervenants ont pris part à cet atelier dont les parlementaires des 5 pays concernés. Une faible participation de femmes sauf pour le Niger qui était paritaire.
Les critiques principales :
- Un nombre incalculable d’initiatives parlementaires se sont déroulées sans qu’aucune action tangible n’ait été réalisée. Il faut passer à l’action ;
- La solution doit venir des pays concernés et ne doit pas être imposée par une tierce partie, quelle qu’elle soit ;
- La guerre en Ukraine a détourné le focus international sur ce qui se passe dans le Sahel ;
- Serge Stroobants a présenté les grandes lignes de l’Index global pour le Terrorisme ;
- Mokhtar Omar (Conseiller, UIP) a souligné qu’une force armée privée qui commet des atrocités en Ukraine, ne peut pas apporter la paix dans le Sahel. Qu’il est donc important de soutenir les forces armées conventionnelles ;
- Les groupes armés présents sont dotés d’armements plus sophistiqués - financés par les revenus du crime organisé ;
- La question migratoire pose un problème car personne ne peut identifier les cellules terroristes infiltrés parmi les migrants. Il a été constaté que plusieurs groupes de proxénètes attendaient dès leurs arrivées en Europe, le débarquement des femmes migrantes. Croissance du Terrorisme depuis 15 ans ;
- Taux de létalité augmente de 26%. Épicentre du T : Sahel. En 2022, 44% des attaques T se sont concentrées dans le Sahel ;
- Présidente de la réunion – Agnes Vadaï (députée/Hongrie) – les femmes ne sont pas uniquement des victimes.
« En ma qualité de Présidente du Réseau des femmes parlementaires de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, je tiens à vous rappeler l’importance d’inclure les femmes dans le processus de négociation et de reconstruction de vos pays. Comme vous le savez, les défis des femmes et des filles sont différents de celui des hommes. Dès lors, elles doivent pouvoir être entendues et pour cela les femmes parlementaires sont leur meilleures porte-voix d’où l’importance de les inclure dans les discussions et les négociations sur l’avenir de votre pays. Nous avons discuté de cette thématique avec nos sœurs parlementaires du Niger, il y a dix jours à Rabat. Par ailleurs, le 8 mars dernier, nous avons rencontré Pramila Patten du Secrétariat général des Nations unies qui s’occupe des violences faites aux femmes dans les conflits qui va également dans ce sens ».
Question de la Présidente du Réseau des femmes parlementaire de l’APF à la réunion sur le G5 Sahel – Atténuer l’impact de la menace sécuritaire en renforçant la résilience au Sahel