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Séminaire parlementaire sur la budgétisation sensible au genre : un pas vers une budgétisation inclusive.

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Les 19 et 20 novembre 2024, l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF), en collaboration avec sa section gabonaise, a organisé un séminaire parlementaire dédié à la budgétisation sensible au genre (BSG) à Libreville (Gabon). Cet événement, dont l’objectif était de sensibiliser les élus à l’importance d’intégrer l’approche genrée dans les politiques publiques pour garantir une répartition des ressources budgétaires plus équitable entre femmes et hommes, a bénéficié du soutien financier de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et de l’appui technique du Système des Nations unies au Gabon.

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Il s’est tenu à un moment stratégique, juste avant l’examen de la loi de finances par le Parlement de transition gabonais, permettant aux parlementaires gabonais de se familiariser avec la matière. Plus de 50 parlementaires de la transition, accompagnés d’une délégation de trois représentants du Tchad, ont participé.

Le séminaire a été marqué par des interventions riches et variées. Chantal Midzie Abessolo a ouvert les travaux avec un exposé sur les bases théoriques du genre et un état des lieux de la représentativité des femmes au Gabon ; elle a plaidé en faveur de politiques transformatives, au-delà des approches correctives actuellement dominantes.

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Puis deux experts d’ONU Femmes et du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) ont détaillé les normes internationales et locales liées à la BSG : Mahaman Salissou Elhadji Adam a souligné que la BSG est un outil essentiel pour réduire les inégalités tout en optimisant la répartition des finances publiques ; Serge Mboula a présenté une étude réalisée en 2022 sur l’accompagnement du Gabon dans l’adoption de politiques inclusives, recommandant une phase pilote ciblant des secteurs prioritaires.

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Dans le cadre d’un panel interactif, plusieurs personnalités ont partagé leurs expériences et donné des exemples inspirants pour les parlementaires présents. La députée marocaine Latifa Lablih, membre du Bureau de l’APF, a présenté le modèle marocain, reconnu mondialement pour son Centre d’excellence en BSG, et encouragé les parlementaires à exercer un rôle actif de persuasion et de contrôle auprès de leurs gouvernements. Sa collègue du Cameroun Lydienne Epoube a mis en lumière le rôle de la BSG dans l’autonomisation des femmes, notamment en matière d’éducation, de santé et d’accès aux emplois durables. La parlementaire tchadienne Eugénie Mbainaye, enfin, a exprimé son espoir de voir la BSG mise en œuvre dans pays, actuellement en phase de réflexion sur cette approche.

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En marge du séminaire, lors de la deuxième journée, les participants ont visité la ferme de l’Esterias, située en périphérie de Libreville. Cette exploitation, dirigée par Aubierge Moussavou, se spécialise dans l’élevage de poulets de chair et de poules pondeuses ainsi que dans la production de miel. Soutenue par le ministère du commerce, des PME et de l’industrie, cette ferme illustre l’impact positif des politiques d’autonomisation des femmes, notamment grâce à des formations en gestion entrepreneuriale et financière facilitant l’accès aux financements.

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En clôture du séminaire, Angélique Ngoma, députée de la transition gabonaise et ancienne Présidente de la Commission des affaires économiques, sociales et environnementales de l’APF, a exprimé le souhait de voir le Parlement gabonais adopter une loi consacrant la BSG dans le budget de l’État. Elle a également insisté sur l’importance de former les parlementaires et le personnel administratif à cette méthode budgétaire.

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Ce séminaire marque une étape clé dans la sensibilisation des parlementaires gabonais et tchadiens à la budgétisation sensible au genre, ouvrant la voie à des politiques publiques plus inclusives et équitables.