L'Avis de l'APF présenté au XIXe Sommet de la Francophonie

Réseau des jeunes parlementaires
Cet Avis a été présenté au XIXe Sommet de la Francophonie qui s'est tenu les 4 et 5 octobre 2024 à Villers-Cotterêts et Paris. Portant sur le thème « Faciliter la mobilité citoyenne pour promouvoir la création, l’innovation et l’entrepreneuriat dans la Francophonie», cet Avis a été présenté par le Président de l'APF Hilarion Etong.
Pourquoi un Avis sur l’enjeu de la mobilité citoyenne ?
- Lors de chaque Sommet de la Francophonie, l’APF, en sa qualité d’« Assemblée consultative de la Francophonie », présente devant les chefs d’État et de gouvernement un Avis thématique recueillant les observations et recommandations des élus des 95 parlements et organisations interparlementaires qui la composent.
- À travers le présent Avis, les parlementaires francophones entendent enrichir les réflexions autour du thème du Sommet – « Créer, innover et entreprendre en français » – tout en développant plus spécifiquement la question de la mobilité citoyenne dans l’espace francophone.
- Élaboré à la suite d’un long cycle d’auditions et de débats conduit par les élus du Réseau des jeunes parlementaires de l’APF, ce document a été adopté en Séance plénière lors de la 49e Session de l’APF, en juillet 2024, à Montréal (Canada).
Pourquoi mettre en avant la mobilité dans l’espace francophone ?
- Les parlementaires francophones relèvent que ce phénomène reste insuffisamment valorisé et pris en compte dans l’élaboration des politiques publiques des pays et territoires francophones.
- Parfois confondu avec le concept de migration, celui de mobilité citoyenne désigne un mouvement volontaire et temporaire d’un individu quittant son territoire d’origine. La mobilité répond aussi à une quête légitime de développement, de savoirs, de rencontres et d’altérité, susceptible de fertiliser tant le pays d’accueil que celui de départ.
- Soucieux du développement socio-économique des peuples francophones et de la valorisation de la diversité culturelle et linguistique, les élus de l’APF veulent encourager la diffusion d’une véritable culture de la mobilité, dès le plus jeune âge, et faire en sorte que la mobilité soit davantage circulaire, c’est-à-dire, mieux équilibrer les flux entrants et sortants et les flux Nord-Nord, Nord-Sud, Sud-Nord et Sud-Sud.
Quels obstacles persistent dans l’espace francophone ?
- La Francophonie institutionnelle doit davantage se saisir de l’enjeu de la mobilité, alors que d’autres espaces internationaux, comme l’Union européenne ou la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’ont fait depuis longtemps.
- Les pays francophones sont parfois mal reliés entre eux et les régimes de visa ne font pas souvent l’objet d’un assouplissement particulier entre États francophones.
- Dans plusieurs pays francophones, une grande partie de la population, en particulier parmi les jeunes et les femmes, demeure exclue des possibilités de mobilité, ce qui pose le défi de rendre la mobilité plus inclusive.
Quelles sont les principales recommandations de l’APF ?
- Établir une liste par pays des agences actives dans le volontariat et la mobilité internationale et en promouvoir la création dans les pays francophones où elles sont absentes.
- Assouplir par priorité le régime d’entrée et de séjour des ressortissants des autres États de l’espace francophone et simplifier les démarches nécessaires à l’octroi de visa.
- Créer une Conférence des ministres francophones chargés de la politique intérieure et de l’immigration, sur le modèle de la CONFEMEN et de la CONFEJES.
- Engager un maximum de partenaires et de bailleurs dans le déploiement du Programme international de mobilité et d’employabilité francophone (PIMEF), porté par l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF).
- Favoriser la reconnaissance des diplômes des établissements d’enseignement supérieur francophones et ratifier la Convention mondiale sur la reconnaissance des qualifications relatives à l’enseignement supérieur adoptée par l’UNESCO.
- Promouvoir le projet d’un visa d’affaires francophone, initié par l’Alliance du patronat francophone et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
- Développer des programmes de mobilité spécifiques à destination des communautés et des minorités francophones et francotropes, des enseignants-chercheurs, des entrepreneurs, des sportifs et des acteurs culturels francophones.
- Veiller au respect de la zone paritaire dans l’attribution des offres de bourses et d’aides à la mobilité.
- Créer des résidences d’artistes dans les territoires francophones et appuyer l’organisation de manifestations culturelles impliquant des artistes francophones.
- Soutenir l’engagement des organisations de la société civile dans la promotion des programmes existants et dans l’accompagnement qu’elles réalisent auprès des jeunes francophones.