Journée de la Francophonie : les parlementaires de Moldavie et de la Région Europe de l’APF s’engagent contre la désinformation
Face à l’ampleur croissante de la propagation d’informations fausses ou falsifiées, la Francophonie a fait de la lutte contre la désinformation une priorité. L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a ainsi lancé un projet-phare en la matière, tandis que l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) mène une étude sur les effets de la désinformation sur le milieu parlementaire et les élections, et propose à ses parlements des actions sur le terrain, comme ce fut le cas le lundi 18 mars au Parlement de Moldavie, à Chisinau.
L’APF y a organisé un séminaire portant sur les caractéristiques de la désinformation dans les pays de l’espace francophone, en particulier en Europe orientale, mais aussi sur les moyens de renforcement de la réponse parlementaire face à ces pratiques délétères et complexes à appréhender. Une trentaine de députés et fonctionnaires moldaves ainsi que plusieurs élus issus de 16 autres parlements francophones de la Région Europe de l’APF ont participé à cette activité, tenue la veille de la Conférence des présidents de la Région Europe.
Les échanges ont été marqués par les interventions de plusieurs conférenciers internationaux.
Bertrand Levant, chef du programme de lutte contre la désinformation à l’OIF, a présenté les différentes missions de partage d’expériences de son organisation dans la Francophonie, comme des missions d’accompagnement aux autorités régulatrices des médias ou la mise en place d’une plateforme francophone de lutter contre la désinformation dénommée ODIL.
Vincent Couronne, professeur et fondateur de l’organisme de vérification des faits Les Surligneurs, a évoqué les stratégies de désinformation mises en place par des puissances étrangères, tout en présentant des bonnes pratiques que peuvent suivre les parlementaires pour lutter contre ce phénomène.
Aneta Gonta, vice-présidente de la section moldave de l’Union de la presse francophone, a quant à elle distingué les différents traits du « désordre de l’information » et présenté les nouvelles compétences du Conseil de l’audiovisuel de Moldavie, dont elle assure la Vice-présidence.
Ce séminaire a également donné l’occasion à d’éminentes autorités moldaves de rendre compte de l’action menée face à la désinformation, comme Oleg Serebrian, Vice-Premier ministre moldave chargé de la réintégration, qui est revenu sur les cas de diffusion de fausses nouvelles dans son pays, liés entre autres aux événements récents dans la région séparatiste de Transnistrie.
Ana Revenco, directrice du Centre de communication stratégique et de lutte contre la désinformation, pour sa part, a présenté les missions de cette autorité administrative indépendante, que la Moldavie a mise en place en 2023 selon un modèle original.
Il convient de parvenir à « concilier la sécurité informationnelle des citoyens tout en garantissant la liberté d’expression et la liberté de la presse » a par ailleurs déclaré le député Virgil Pâslariuc lors de son intervention.
Enfin, la journaliste Viorica Zaharia, membre de l’Association de la presse indépendante et de l’organisme de lutte contre la désinformation vérification des faits Stopfals, a mis en avant les attentes de la société civile pour enrayer la diffusion de fausses informations et les moyens pour les parlementaires de mieux les prendre en compte.
« Je forme le vœu que ce séminaire puisse déboucher sur des actions concrètes. Nos échanges pourront utilement compléter les informations du rapport en cours d’élaboration par l’APF, et je pense que l’exemple moldave pourra aussi inspirer d’autres parlements francophones », a conclu la députée Marcela Adam, présidente de la section moldave de l’APF, à la fin des travaux.
Cette journée a permis d’ouvrir une séquence importante pour la Francophonie parlementaire à Chisinau, à deux jours de la Journée internationale de la Francophonie, célébrée le 20 mars.