Défis sécuritaires et résilience démocratique : la Commission politique de l’APF se réunit à Dakar
À l’invitation de Malick Ndiaye, Président de l’Assemblée nationale du Sénégal et membre du Bureau de l’APF, la Commission politique s’est réunie à Dakar, du 28 au 30 avril 2025, sous la présidence de André Reichardt, sénateur (France).
Cette réunion a rassemblé une soixantaine de participantes et participants venus d’Afrique, d’Amérique, d’Asie et d’Europe. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence de Hilarion Etong, président de l’APF, de Amélia Lakrafi, Déléguée générale de l’APF, de membres du Bureau de l’Assemblée nationale du Sénégal, ainsi que de représentantes et représentants de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et des médias.
Consacrée aux défis sécuritaires dans l’espace francophone, en particulier en Afrique de l’Ouest, la session a permis d’entendre Nicolas Guinard, directeur des affaires politiques et de la gouvernance démocratique à l’OIF, sur les initiatives engagées par l’organisation en matière de sécurité et de résilience démocratique. La Commission a également auditionné Jerry Tardieu, ancien parlementaire de la section haïtienne suspendue, qui a apporté un éclairage essentiel sur la situation institutionnelle en Haïti et le rôle crucial des parlementaires face aux crises multiformes dans un contexte de fragilisation du multilatéralisme.
Les échanges ont porté notamment sur les possibilités de dialogue avec les États membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) et sur les leviers de renforcement de la résilience parlementaire face à l’insécurité dans la région. La Commission a réaffirmé sa volonté d’intensifier son action, en particulier auprès des sections sahéliennes (Mali, Burkina Faso, Niger), mais également auprès des sections congolaise, haïtienne, libanaise et syrienne. Une première mission de médiation consacrée à la situation en République démocratique du Congo sera conduite dans les prochains jours, dans la région des Grands Lacs.
La Commission a par ailleurs adopté une déclaration sur la situation en Haïti, appelant la communauté internationale à se mobiliser de toute urgence pour le rétablissement de la paix. Elle exhorte les parlementaires de l’APF à intervenir auprès de leurs gouvernements respectifs pour que la crise haïtienne soit reconnue comme un conflit armé non international. Cette reconnaissance ouvrirait la voie à l’application de l’article 3 commun aux Conventions de Genève, à la mise en place éventuelle d’une force de maintien de la paix et à d’autres mesures relevant du droit international humanitaire, dont un processus de réconciliation nationale.
Les membres de la Commission ont également échangé sur d’autres enjeux majeurs, parmi lesquels :
- l’abolition de la peine de mort dans l’espace francophone ;
- la lutte contre la désinformation et le renforcement du financement indépendant de la presse ;
- les processus de réconciliation nationale et de justice transitionnelle ;
- la protection des droits humains face à l’essor de l’État numérique.
Enfin, la Commission a examiné quatre nouvelles demandes d’adhésion, témoignant du dynamisme et de l’attractivité croissante de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie.
Les travaux de la Commission politique se poursuivront à l’occasion de la cinquantième Session de l’APF, qui se tiendra à Paris (France) le 11 juillet 2025.