Athènes 2023

35e Assemblée régionale Europe

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L’Assemblée régionale Europe (ARE) de l’APF s’est réunie, à Athènes, les 6 et 7 novembre 2023. Cette Assemblée a rassemblé 24 sections et plus d’une centaine de participants sous la présidence du Délégué régional Europe,  Jean-Charles Luperto. 

Les travaux avaient pour thème principal « La guerre au cœur de l’Europe : vers la création d‘un nouvel ordre mondial ? », décliné en trois panels.

Au cours du premier panel consacré aux conséquences de la guerre en Ukraine sur l'Europe, l’impact des conflits armés sur le changement climatique et sur les politiques migratoires a été démontré. Les mouvements migratoires, qui sont souvent considérés comme une anomalie, constituent un phénomène naturel et structurel qu’il convient d’organiser dans l’intérêt des populations migrantes, des pays d’accueil et des pays de départ. Les valeurs de la Francophonie ont été rappelées et un plaidoyer en faveur du maintien du régime de protection internationale prévue par la Convention de Genève a été fait. 


Le Président de la Rada, Rouslan Stefantchouk, a lancé un nouvel appel pour encourager le maintien de la solidarité envers le peuple ukrainien et pour la défense des idéaux de démocratie et ce, malgré la durée du conflit. À cet égard, des témoignages ont été lus pour rendre compte de la situation que vivent les femmes et les enfants en Ukraine. Au-delà de la situation dramatique dans laquelle ils se trouvent, de nombreux enfants ne sont plus en mesure de suivre une scolarité dans leur langue maternelle, une perte de culture est donc à craindre. Pour conclure ce panel, le lien étroit entre l’élargissement de l’Union européenne aux anciens pays communistes et leur éventuelle adhésion à l’OTAN a été examiné. Un échange de vues a ensuite eu lieu avec les parlementaires présents. Nombre d'entre eux ont rappelé le principe d’intégrité et d’inviolabilité des frontières ainsi que le respect de l’autonomie territoriale.


Le deuxième panel dédié à « la démocratie face à la guerre : défis, enjeux et faiblesses » a présenté une vision plus théorique de la situation en analysant notamment les possibilités de déclencher ou d’empêcher une guerre qui apparaissent dans les différentes constitutions. La situation historique de l’Ukraine a également été présentée, depuis la chute de l’URSS en 1991, ainsi que la stratégie d’infiltration de déstabilisation de l’Ukraine par la Russie. Les trois acteurs que sont l’Ukraine, l’Europe et la Russie composent un ensemble qui allie conflictualité et résilience croisée.


Le troisième panel sur « Les perspectives d’avenir face à un monde fragmenté : comment instaurer une gouvernance mondiale plus polycentrique ou uni-multipolaire ? » a questionné l’efficacité et le caractère opérant du Conseil de sécurité de l’ONU en soulignant son inactivité dans la guerre en Ukraine et sa non opérationnalité dans la crise au Moyen Orient. Il n’existe en effet pas de gouvernement mondial au sens d’une organisation politique mondiale et internationale, ce qui conduit à une fragmentation du droit international, à des nouveaux rapports de force internationaux, et à de nouveaux équilibres politiques et économiques. Dans le domaine de la sécurité, il faut malheureusement constater que l’Europe n’est ni émancipée, ni autonome. Ce constat ayant été fait, les intervenants ont plaidé pour le développement de nouveaux réseaux, économiques ou linguistiques, tels que la Francophonie. D’autant plus que, l’anglais qui était jusqu’à présent une langue véhiculaire, pourrait subir un recul de sa pratique grâce à l’avènement de l’intelligence artificielle qui permet à chacun de parler sa langue maternelle.


Les parlementaires ont rebondi sur ce constat en plaidant pour une Francophonie politique et forte, et pas seulement culturelle.


En clôture des débats, une résolution a été adoptée à l’unanimité. Ce texte demande notamment la cessation immédiate de toutes les hostilités, appelle à la fin de toute impunité de tous les pays agresseurs. Il encourage également à veiller à la restauration de la justice internationale dans le respect des normes démocratiques et exhorte les États à respecter l’intégrité territoriale de chacun telle que définie par l’Organisation des Nations unies.


Les membres de l’ARE ont ensuite entendu les rapports des deux autres délégués régionaux : Dah Sansan Tilkouete pour la Région Afrique et Stéphane Sarrazin, pour la région Amérique. 

La prochaine Conférence des présidents aura lieu au mois de mars 2024 en Moldavie et la prochaine Assemblée Régionale aura lieu au mois de novembre 2024 au Kosovo.