XXIIIe réunion de la Sous-Commission « Réseau parlementaire de lutte contre les pandémies » (Visioconférence)

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Sous-commission « Réseau parlementaire de lutte contre les pandémies »

La Sous-commission « Réseau parlementaire de lutte contre les pandémies » s’est réunie le 28 novembre dernier en visioconférence.

Ont été auditionnés : l’Organisation mondiale de la Santé, Coalition Plus, le Réseau Grandir Ensemble, REGIPIV – Burkina Faso, le Conseil de l’Europe et LEEM, Les Entreprises du médicament.

Dre Meg DOHERTY, directrice à l’OMS est venue nous faire un bilan de la situation pour les hépatites considérant que le nombre de décès imputables à l’hépatite virale est en augmentation. Cette maladie est la deuxième cause de décès dû à une maladie infectieuse dans le monde, avec 1,3 million de décès par an, soit autant que la tuberculose, autre maladie infectieuse. Elle nous a indiqué qu’il est devenu impératif de prendre des mesures visant à promouvoir une approche de santé publique face à l’hépatite virale, qui permettrait d’accélérer les progrès en vue de mettre fin à l’épidémie d’ici à 2030, notamment en élargissant l’accès aux tests de dépistage, en renforçant les mesures de prévention ou encore en simplifiant la prestation de services ou en optimisant la réglementation et l’approvisionnement en produits reliés à la vaccination.

M. Pape Abdoulaye DEME, Chef de bureau Afrique de Coalition Plus est venu présenter le réseau Coalition Plus et rappeler certains chiffres clés notamment qu’en 2023 près de 40 millions de personnes vivait avec le sida, 1 300 000 personnes de plus en ont été infectées, 630 000 personnes en sont décédées et que 30,7 millions de personnes avaient accès à une thérapie antirétrovirale. Il a également souligné le fait que des inégalités mondiales existent au niveau de la localisation des foyers de contagion. Il a aussi indiqué qu’il est nécessaire de fournir des efforts au niveau des cadre législatifs pour réévaluer les lois répressives en encourager l’élaboration de loi plus inclusives.

Mme Fatoumata KONTAO, jeune ambassadrice et membre de la Coordination du réseau Grandir Ensemble nous a présenté son réseau qui pour objectif de renforcer l’offre de prise en charge des enfants, des adolescents et de leur famille, ainsi que de plaider pour une meilleure prise en compte du VIH pédiatrique au niveau national et international car en Afrique subsaharienne une jeune femme âgée entre 15 et 24 ans est infectée par le VIH toutes les trois minutes et le VIH est la première cause de mortalité chez les jeunes de 10 à 19 ans. Ces chiffres reflètent un certain nombre de facteurs d’influences que sont les tabous, le manque de services adaptés, la stigmatisation et la connaissance limitée des jeunes sur les questions de santé sexuelle et reproductive sachant que plus de 90% des infections par le VIH chez les enfants résultent de la transmission de la mère à l’enfant.

M. Mamadou SAWADOGO, Président du conseil d’administration de REGIPIV Burkina-Faso nous a présenté son organisme qui comprend 60 associations membres dans les 13 régions du pays dont les objectifs sont de développer des actions holistiques pour le bien être des personnes infectées et affectée par le VIH, promouvoir leur accès aux soins et traitement et promouvoir les droits et devoirs de ces mêmes personnes. REGIPIV a mené plusieurs projets notamment visant l’élimination de la transmission mère-enfant, le dépistage des enfants malnutris admis dans les Centres de Récupération Nutritionnel ou encore le projet TRANSITION qui permet aux ados et jeunes vivant avec le VIH de leur faciliter le passage des files actives pédiatriques vers celles adultes.

Dr Oscar ALARCÓN-JIMÉNEZ, secrétaire exécutif de la convention MEDICRIME du Conseil de l’Europe nous a fait une présentation exhaustive sur la Convention MEDICRIME qui est un instrument juridique contraignant dans le domaine du droit pénal en criminalisant la contrefaçon mais aussi la fabrication et la distribution de produits médicaux mis sur le marché sans autorisation ou en violation des normes de sécurité. Même s’il s’agit d’une convention européenne de nombreux pays de la Francophonie non européen l’ont déjà signée ou ratifiée puisqu’elle est ouverte à tous les pays.

Mme Marion BARREAU, Juriste en droit de la santé, conformité et lutte contre la falsification du LEEM, les Entreprises du médicament qui est l’organisation professionnelle des entreprises du médicament opérant en France nous a présenté son organisme et nous a indiqué que la falsification et la contrefaçon des médicaments est un phénomène mondial, dix à vingt-cinq fois plus rentable que le trafic de drogue et qu’il constitue un risque de santé publique puisque des décès ont été constatés suite à l’ingestion de médicaments falsifiés. Elle a précisé qu’une riposte efficace face à ce problème passe à la fois par l’homogénéisation des dispositifs répressifs entre les pays et la pénalisation de la contrefaçon des médicaments internationalement mais aussi par une collaboration entre tous les acteurs de la santé publique.