XXIe réunion du Réseau parlementaire de lutte contre le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme (Visioconférence)
La dernière réunion du Réseau VIH s’est tenue en visioconférence le 8 décembre 2023.
Cette rencontre a réuni des participants issus de 9 parlements. Il était notamment question de la situation globale des trois maladies et de l’impact des actions menées dans les pays francophones.
Trois organisations ont été entendus :
- Fonds Mondial de lutte contre le VIH/Sida, la tuberculose et le paludisme (Mme Françoise VANNI, Directrice des relations extérieurs et des communications)
- ONUSIDA (M. Béchir N’DAW, Conseiller principal, Partenariats politiques, Relations extérieures et avec les donateurs)
- OMS (Mme Stèla BIVOL, Cheffe d’unité maladies infectieuses, maladies transmissibles, environnement et santé)
L'audition du Fonds Mondial de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, dirigée par Mme Françoise VANNI, a souligné l'importance de maintenir l'attention des décideurs politiques sur ces trois maladies. Les résultats du Fonds, tels que sauver 59 millions de vies et réduire la mortalité liée au VIH, à la tuberculose et au paludisme, ont été présentés, avec un accent particulier sur les progrès réalisés en 2022 malgré les défis posés par la pandémie de COVID-19. L'organisation investit massivement dans le renforcement des systèmes de santé et la baisse des prix des médicaments, tout en faisant face à des défis croissants liés au changement climatique et aux crises interconnectées.
Le Fonds Mondial met l'accent sur la région de l'Afrique de l'Ouest et centrale, où 72% de ses investissements sont concentrés. Des programmes spécifiques ont permis de sauver des millions de vies dans cette région, avec une augmentation des investissements dans les pays d'Afrique francophone. De plus, l'organisation soutient des initiatives axées sur les droits humains et l'égalité des genres, telles que le programme "Voix essentielles" qui promeut l'autonomie des femmes et la santé sexuelle et reproductive. Les perspectives pour les années à venir incluent une stratégie axée sur les services de santé intégrés et des investissements dans de nouveaux outils pour lutter contre les maladies, mais des financements supplémentaires et des politiques publiques favorables restent essentiels pour atteindre les objectifs mondiaux de 2030.
Lors de l'audition d’ONUSIDA, M. Béchir N'DAW a souligné que le VIH reste une menace majeure pour la santé publique, causant 630 000 décès chaque année, avec près d'un quart des 39 millions de personnes vivant avec le VIH n'ayant pas accès à un traitement vital. Bien que les programmes de lutte contre le VIH aient en grande partie récupéré des perturbations dues à la pandémie de COVID-19 en 2022, avec une baisse des nouvelles infections à 1,3 million (le chiffre le plus bas depuis 2010), les défis persistent, notamment en matière de respect des droits humains, avec des lois répressives alimentant la stigmatisation et la discrimination.
M. N'DAW a également mis en avant les succès en Afrique subsaharienne, où certains pays ont atteint l'objectif de 95-95-95, mais il a souligné le besoin urgent de donner le leadership aux communautés les plus affectées par le VIH. Cependant, ces initiatives manquent souvent de financement et de soutien gouvernemental et des donateurs, malgré l'importance d'un environnement réglementaire favorable pour faire progresser la riposte mondiale contre le VIH.
Lors de l'audition de l'OMS, Mme Stèla BIVOL a souligné que la lutte contre le VIH, l'hépatite virale, les infections sexuellement transmissibles et la tuberculose reste essentielle, car tout relâchement des efforts pourrait entraîner une résurgence de ces épidémies. La région Europe présente une charge significative de ces maladies, avec une progression rapide de l'épidémie de VIH, notamment marquée par 180 000 nouvelles infections et 52 000 décès en 2022, et une prévalence élevée des hépatites B et C. Malgré des progrès dans la lutte contre la tuberculose, la région continue de faire face à des défis persistants, notamment avec une souche de tuberculose résistante aux médicaments et des objectifs de traitement non encore atteints.
L'OMS a lancé un plan d'action 2022-2030 visant à mettre fin à ces épidémies et à étendre la couverture de santé universelle. Un changement stratégique majeur implique de combiner les approches spécifiques à chaque maladie et les réponses du système de santé pour parvenir à une élimination commune de ces maladies.