Mission d’information
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Au cours de l’année 2015, 1 015 078 personnes sont entrées dans l’Union européenne en passant par la Mer Méditerranée. Près de 60 000 migrants, dont un grand nombre de femmes, se trouvent aujourd’hui en Grèce, principal point d’entrée en Europe pour les réfugiés. Le pays doit ainsi faire face à une situation d’accueil inédite, dans le respect des droits humains et des libertés fondamentales.

Le Réseau des femmes parlementaires s’est saisi de cet enjeu crucial pour l’espace francophone, qui compte un grand nombre de pays d’accueil et de départ de cette crise migratoire, et a organisé une mission d’information sur la situation des femmes migrantes et réfugiées en Grèce du 17 au 20 octobre 2016.

La délégation était composée de la Présidente du Réseau, Mme Lydienne Epoube (députée, Cameroun), des premières et secondes vice-présidentes, respectivement Mme Maryse Gaudreault (députée, Québec) et Mme Francoise Bertieaux (députée, Belgique-Communauté française/Wallonie-Bruxelles) ainsi que la Présidente de la section grecque de l’APF, Mme Afroditi Stampouli.

Grâce notamment à des entretiens et des visites de terrain, la délégation du Réseau a pu mieux appréhender les réalités auxquelles sont confrontées les femmes réfugiées arrivant en Europe. Au cours de rencontres avec des membres du gouvernement grec ainsi qu’avec des organisations internationales et des ONG, les parlementaires francophones ont entrevu les immenses défis auxquels sont confrontés l’Etat grec et les organisations présentes dans les camps.

Les visites des camps de réfugiés, près d’Athènes, ainsi qu’au nord du pays, près de Thessalonique, ont confirmé, pour les parlementaires, l’urgence de trouver des solutions pérennes et respectueuses du droit humain pour notamment mieux loger les migrants en prévision de l’arrivée de l’hiver et du froid. « La situation d’urgence face à l’arrivée de l’hiver reflète la gestion de la crise migratoire : tout se fait dans l’urgence avec des moyens limités » a ainsi constaté la Présidente du Réseau, Lydienne Epoubé.

Pour faire face à cette situation, le relogement des migrants dans des immeubles inhabités des villes plutôt que dans des containers dans les camps est une solution envisagée par la Grèce. « Reloger les migrants dans des logements vacants permettrait non seulement de renforcer les économies locales mais aussi d’accélérer l’intégration des réfugiés en les mettant en contact direct avec la langue grecque et la population » selon la Président de la section grecque de l’APF, Mme Stampouli.

La délégation a également déploré que les besoins spécifiques des femmes réfugiées, comme notamment la sécurité, les sanitaires décents ou une alimentation adaptée pour elles et leurs enfants ne puissent malheureusement pas être pourvus, faute de moyens. Plus généralement, les parlementaires ont constaté que l’inactivité et l’absence d’implication des migrants dans la gestion des camps créaient de nombreuses situations de frustration et de tension.

Selon Mme Epoubé : « Toute la difficulté de cette situation réside dans la recherche d’un équilibre entre, d’une part, une réponse rapide et efficace aux besoins élémentaires de milliers de personnes et d’autre part une réponse respectueuse de l’obligation de promotion du principe d’égalité et de respect des droits humains en général et des droits des femmes en particulier. »

La délégation partagera les conclusions de son rapport lors de la prochaine réunion du Réseau des femmes parlementaires à Québec en mars prochain. Le Réseau envisagera alors les réponses que les parlementaires peuvent apporter à cette situation tragique qui touchent de nombreuses femmes qui devraient pouvoir, après avoir fui la guerre et les persécutions, trouver, au bout de la longue et périlleuse route de l’exil, un accueil digne des valeurs qui fondent la Francophonie.